Le soleil descend dans le ciel d’avril.
Debout, le dos contre le bardage en bois, le soleil me chauffe le visage. Je sens les irrégularités des planches au travers de mon pull. Tu me chuchotes des mots doux, tu parles d’avenir radieux, je fais semblant d’y croire un peu. Je te caresse doucement le creux des reins. Je descends un peu mes mains… Un peu trop ?
D’un coup, le désir monte dans tes yeux comme un orage, sombre et inquiétant. Du léger bleu turquoise on tombe dans l’outremer profond.
Tu poses tes mains sur mes bras, ton bassin appuyé sur mes hanches, tu me plaques contre la paroi de l’abri, et tu appliques un baiser fiévreux sur mes lèvres. Je ne peux pas bouger, je suis à toi. Ton souffle est saccadé, je suis en apnée. Ta langue effleure mes lèvres, en attente d’un consentement. Tu te recule légèrement, dans une respiration je murmure un « encore ». Puis, brutalement, ta langue dans ma bouche, toute entière, tu me pénètres littéralement. Et ton corps qui ondule contre le mien. Le plaisir est explosif, l’onde de choc parcours mon corps et mon âme.
Tu lâches ton emprise, aussi surpris que moi par ce que tu viens de faire. Tu te recules légèrement, gêné, tu cherches dans mes yeux si tu as fait bien ou si tu as fait mal. L’outremer s’éclaircit lentement…
Et moi, abasourdie, les jambes en coton, je comprends que sous les derniers rayons de l’après-midi, appuyée contre les vielles planches, tu viens de me faire l’amour à ta manière, avec un simple baiser. Je n’en reviens pas… mais j’en veux encore.